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7 min de lecture

Profil de l'interprète : Patrick Lehner

Par Richard Roocroft, le 29 juillet 2019

Sujets : Interprètes
Interprète Patrick Lehner

Dans ce portrait d'interprète, Patrick Lehner évoque son expérience, explique comment l'interprétation simultanée à distance l'a aidé à conquérir de nouveaux clients, plus petits, avant de développer les défis rencontrés dans sa carrière et de partager ses réflexions sur l'avenir du secteur de l'interprétation. 

Patrick, pouvez-vous nous parler un peu de votre entreprise et de vos domaines d'expertise ? 

Depuis 1982, j'ai travaillé comme directeur adjoint ou directeur général dans différentes institutions, dont une organisation internationale où j'étais responsable des activités de traduction, de publications, de bases de données et d'impression. 

J'ai suivi une formation en gestion d'entreprise et je continue à me former environ tous les dix ans. Je suis titulaire d'un doctorat en gestion des ressources humaines, j'ai été admise en deuxième année de licence de traduction et j'ai presque terminé une licence de théologie, mais avec le temps, il est devenu de plus en plus difficile de concilier ces études et d'autres activités. 

 

Profil de l&#39;interprète Patrick Lehner

 

Au tribunal, il y a une implication directe avec les parties présentes… les gens s’expriment de manières très différentes, en utilisant des termes différents de ceux auxquels nous sommes habitués, parfois avec des accents difficiles à comprendre. 

Je suis spécialisé en gestion d'entreprise en général, et plus particulièrement dans les domaines juridique, informatique, RH et comptabilité. Côté secteurs d'activité, je me concentre sur l'informatique, le BTP, les loisirs, la théologie et les organisations internationales. 

 

En tant qu'interprète judiciaire certifiée, pourriez-vous nous parler des difficultés particulières que présente ce poste ? Est-ce que la situation devient parfois émotionnellement intense, par exemple ? 

Au tribunal, l'interaction est directe entre les parties présentes. Contrairement à une conférence où l'on se contente d'écouter, il y a ici un véritable échange entre l'accusé, les avocats, les juges, etc. Chacun s'exprime de manière très différente, en utilisant un vocabulaire inhabituel et parfois avec un accent difficile à comprendre. 

D'autres n'hésitent pas à nous interrompre et à corriger les choses selon leur propre interprétation, car l'enjeu est de taille. Il s'agit d'improvisation pure et simple. 

 

Vous travaillez dans ce secteur depuis un certain temps. Comment avez-vous vu les choses évoluer ? Quelle est l’avenir de la profession ? 

Dans un monde professionnel en constante accélération, les choses évoluent rapidement et la qualité des services risque de se dégrader. Nous nous rapprochons de la traduction automatique, notamment pour les documents écrits. L'intelligence artificielle a permis des progrès considérables dans ce domaine, et ces progrès vont se poursuivre. Mais pour l'interprétation, la situation est différente. L'avenir de l'interprétation reste prometteur, malgré l'évolution des méthodes de travail. 

En réalité, l'interprétation, c'est 1 % de préparation et 99 % d'improvisation. 

 

Quels ont été les défis les plus importants lors de la création de votre propre entreprise ? 

Au départ, il fallait être en contact avec les clients. J'avais toujours un Mac (depuis 1984 !) et mes clients un PC, ce qui entraînait des modifications de textes lors des transferts de données (les tables ASCII n'étaient pas identiques dans les systèmes d'exploitation). Il a fallu trouver des solutions. Ensuite, on a utilisé des disquettes, mais l'envoi par la Poste prenait des jours, ce qui allongeait considérablement les délais. Puis est arrivé le courrier électronique (pour moi, dès 1992 !). Parallèlement, le secteur a commencé à se structurer, passant d'un modèle artisanal à des entreprises plus importantes, avec de nombreux traducteurs internes. Il était difficile de trouver un marché adapté aux indépendants : les PME ne nous faisaient pas confiance, nous étions trop petites, trop limitées, leurs besoins étaient peu importants, tandis que les grandes entreprises travaillaient avec des agences plus importantes, et non avec des traducteurs indépendants. C'est encore le cas aujourd'hui. 

 

L'interprétation simultanée à distance a-t-elle été un concurrent ou un complément pour votre entreprise ? 

Pour moi, cela a ouvert de vastes marchés aux petites entreprises et aux événements où l'interprétation n'était pas indispensable auparavant. Les petits clients disposent de budgets limités, et l'absence de facturation des frais de déplacement et d'hébergement a facilité leur passage à l'interprétation à distance. 

Les minorités en Suisse (francophones et italophones) ont longtemps dû trouver des solutions pour communiquer avec la majorité germanophone. L'interprétation à distance leur offre désormais une solution plus simple et abordable. Grâce aux smartphones, l'accès à cette technologie est rapide et facile. De plus, avec l'essor de l'anglais, de plus en plus de clients s'adressent à un public plus large dans cette langue, même lorsque les locuteurs sont germanophones. Il en résulte un besoin accru de traductions, y compris pour les populations germanophones. 

 

Quelle a été votre pire expérience d'interprétation (par exemple, panne technique, problème avec une cabine, vol manqué, etc.) ? 

J'ai eu des problèmes avec des avocats qui m'interrompaient en plein discours pour me critiquer, même avant que j'aie fini ma phrase. Depuis, j'ai réduit mon activité de traduction pour les procureurs, car je suis lasse de devoir constamment justifier le choix de mes mots. Par ailleurs, presque chaque jour, nous attendons des documents pour une conférence qui n'arrivent jamais ou parfois trop tard. En réalité, l'interprétation, c'est 1 % de préparation et 99 % d'improvisation… 

 

Pouvez-vous nous parler un peu de votre histoire avec Interprefy et du contrat en vigueur avec UBS ? 

Ma première rencontre avec Kim Ludvigsen a eu lieu lors d'un test avec Credit Suisse. Pour UBS, nous avons eu une interaction très intéressante avec plus de 1 000 personnes à l'écoute (du moins, c'est ce qu'on nous a dit). J'étais à Zurich, dans un bâtiment d'UBS, mais il ne s'agissait pas d'une réunion à distance : j'étais dans une cabine d'interprétation. La retransmission était en direct dans toutes les filiales pendant la première présentation du nouveau PDG de la banque de détail allemande. Les participants pouvaient également poser des questions en direct. 

 

Sur une échelle de 1 à 5, comment évalueriez-vous Interprefy ? (1 étant la note la plus basse et 5 la plus élevée). 

5, bien sûr. L'équipe est toujours très sympathique, et chaque interaction avec eux est agréable, quel que soit leur emplacement. La plateforme est facile à utiliser. Je suis ravi du succès d'Interprefy. Ils le méritent amplement ! 

Dans un monde professionnel en constante accélération, les choses évoluent rapidement et la qualité des services risque de se dégrader… mais pour l’interprétation, c’est différent. L’avenir de l’interprétation reste prometteur, malgré les transformations des méthodes de travail. 

 

Le site web de Patrick est www.theplproject.org .  On peut le contacter à l'  adresse patrick@theplproject.org .

Richard Roocroft

Écrit par Richard Roocroft

Découvrez les dernières actualités d'Interprefy grâce à Richard Roocroft, responsable mondial des alliances stratégiques chez Interprefy.